Le 19 octobre 2019,
Depuis quelques semaines on s’était mis en mode vacances avec seulement des petites navigations d’îles en îles, baignades, restos,siestes… on a eu beau temps tout le temps sauf 4 ou 5 jours, orageux début octobre.
Mais il faut penser à l’hivernage et nous avons décidé cette année d’aller à Monastir en Tunisie.
Ce n’est pas à côté, c’est à environ 1000 km d’ici. Et j’ai pris 3 équipiers avec moi pendant qu’ Annick rentre dans sa famille en avion.

On s’est donné rendez-vous à Preveza il y a Bruno qui m’ avait déjà aidé à convoyer Charly à Rabat il y a 2 ans et qui a son voilier à Monastir, il connaît donc déjà le coin.
Christian navigue sur son voilier depuis 10 ans en Grèce, il l’a laisser à sec à Preveza. J’ai fait la connaissance de Christian et Dany à Lakka juste après ma sortie d’Hôpital, il m’avait aidé à m’amarrer au port.
Et enfin Marc un ami de Christian qui a également une grande expérience de la voile, régates, transatlantiques…
Enfin bref que des marins d’expérience.
Le 7 octobre on commence par faire les courses ensemble, un plein chariot ras bord.
Puis on analyse ensemble la météo, les vents semblent favorables dans les prochains jours surtout avec un départ le 8 pour faire de la voile et peu de moteur, seul point noir on devrait avoir une houle allant jusqu’à 2m par moment. Donc s’est décidé pour le 8 à midi, on fait le plein de gasoil, et s’est parti avec comme première destination Malte ou Syracuse, 2 å 3 jours de navigation.
Le vent est bon on met très vite les voiles, au large on ressent la houle prévue et c’est assez inconfortable.
Le soir arrive et Marc nous prépare le dîner, du poulet au curry et aux pleurotes, un vrai régal, on découvre avec bonheur les talents de cuisinier de Marc.
On organise les quarts de nuit de la façon suivante:
Marc commence de 21h à 23h, puis Christian prend le relais jusqu’à 1h du matin puis moi de 1 à 3 et Bruno de 3 à 5h et on remet ça.
La nuit se déroule sans encombres et en grande majorité à la voile, on a la chance d’avoir la pleine lune qui nous éclaire pendant les quarts.
Au bout de 24 heures on a parcouru 133 miles et on a pêché 2 bonites.

On a toujours un bon vent de 15 à 20 nœuds mais toujours une houle de 2m et une mer agitée, le soir on décide de faire cap vers Syracuse en Sicile.
La deuxième nuit se passe également sans problème pendant mon quart le vent monte à 35 nœuds, on avance bien avec seulement une partie du génois et sans grand voile.
Le lendemain après-midi on arrive à Syracuse, on plie les voiles, on entre dans la baie au moteur et tout à coup il y a une vibration étrange qui se fait sentir sur le bateau, on ralentit, on accélère, on fait marche arrière, rien affaire il y a un problème quelque part.
On se met à l’abri derrière un gros yacht et Marc décide de plonger pour voir se qui se passe. Heureusement ce n’est pas grave, on a pris un gros plastique épais dans l’hélice. C’est vite résolu.

On jette l’ancre dans la baie, nous sommes tous bien fatigués.
On garde un rythme de croisière, un apéro le soir tous les deux jours et deux apéros le reste du temps.
Christian a inventé un nouveau cocktail du vin rouge mélangé avec du Schweppes….
On reste une partie de la journée à Syracuse, on refait le plein de nourriture, Bruno achète 200 litres de vin sicilien au cas où, et on étudie la météo. Les vents sont favorables dans la journée pour Malte, alors on part dès 11h, moteur+voile au début puis voile uniquement, à 15H on passe le pointe sud de la Sicile. On est vent arrière 15 nds, il fait beau la mer est belle.
On prend une bonite et un gros maquereau.
On avance bien, dans la soirée le vent chute et on met le moteur.
On arrive à destination à la Valette à 5h du matin, on jette l’ancre à gauche de l’ entrée du port derrière un gros cargo, pas très romantique.
Le matin on va dans une marina pour une nuit, et on va en ville faire du tourisme et visiter le lidl pour refaire le plein.

La météo est revérifiée en long en large et en travers, il y a des orages prévus le lundi et le mercredi sur Monastir. On décide d’aller à Blue lagoon, un mouillage de rêve au Nord de Malte et de partir à 6h le lendemain matin, la stratégie est d’éviter les orages et d’arriver de jour à la marina, notre estimation est une arrivée le mardi à 16h.

Le soir dans ce havre de paix on tombe en panne de gaz, je change de bouteille et là gros problème, elle est également vide.
Je sens la stupeur se lire sur les visages de l’équipage… il reste 2 jours et une nuit de navigation, va t- on finir en mangeant du pain et du beurre?
J’ai une bouteille bleue camping gaz dans un coffre mais les raccords ne sont pas du tout les mêmes.
Je tente le tout pour le tout, je coupe le tuyau existant malheureusement il ne s’adapte pas sur le nouveau détendeur. Alors je faire une adaptation de fortune avec un morceau du tuyau du dessalinisateur et un autre tuyau de gaz que j’avais en stock. Et ça marche, la gastronomie ne s’arrêtera pas en si bon chemin.

Le lendemain on lève l’ancre comme prévu à 6h, il fait encore nuit. On est au moteur comme prévu pendant 3 heures puis le vent se lève et on met les voiles. On a l’habitude de prendre notre douche sur la plage arrière du bateau, comme nous sommes entre hommes…
Donc dans la journée sous un soleil agréable je commence à prendre ma douche avec la douchette de pont et tout à coup, il y a un départ au lancer, me voilà bien moi à poil devant la canne qui plie et le sifflet à l’air. Marc s’occupe du moulinet pendant que le me sèche en vitesse et que je met un slip juste à temps pour remonter une dorade coryphée.

On avance très bien il y a plus de vent que prévu, la nuit arrive et on garde les mêmes quarts qu’avant. Il fait toujours beau pas d’orage à l’horizon. On est très en avance et on arrive à Monastir à 11h.

Quelle belle navigation, un bon vent, une bonne ambiance, pas de gros soucis et un bon couscous au resto pour fêter ça.